Le Brésil,
un territoire d'héritage colonial, une terre de conquête.
La
fazenda ITAMARATY DO Norte
À
travers ce cas d'exploitation agricole, la tradition démesurée
propre à toute entreprise brésilienne est représentative.
Le modèle brésilien combine à la fois
l'immensité des surfaces agricoles permise par la présence
de capitaux et de main d'uvre, l'exploitation de taille
moyenne et la toute petite exploitation d'autosubsistance.
La
fazenda ITAMARATY DO NORTE, située dans le secteur
de Campo Novo dos Parecis, est bien représentative
du pouvoir financier et politique qu'elle véhicule.
Elle se situe dans un axe perpendiculaire à la BR 364
qui coupe l'exploitation au sud. Partie intégrante
de la Chapada dos Parecis, la fazenda Itamaraty do Norte se
localise en amont de Tangara da Serra. Elle se situe sur le
bassin de l'Amazone. NORTE
Le
groupe Itamaraty, outre cette exploitation agricole, produit
sa propre énergie ; il se diversifie dans l'extraction
de calcaire, dans la production d'alcool de canne à
sucre et l'hydroélectricité. Cet exemple est
caractéristique des grandes fortunes polyvalentes du
Brésil.
Au
total, elle s'étend sur 110.000 hectares, avec essentiellement
des lots de 220 hectares pour les exploitations les plus petites.
Le
propriétaire a procédé à la mise
en culture de parcelles d'expérimentation de soja,
de riz et de coton afin de confirmer la fertilité naturelle
du sol . Il a attendu trois ans avant de défricher
la totalité de son exploitation.
La fazenda emploie 340 personnes (le nombre d'employés
ayant baissé du fait de la mécanisation de l'exploitation)
dont un biologiste, deux agronomes, un médecin et un
ingénieur mécanicien. 90% des employés
habitent, avec leur famille, sur l'étendue de l'exploitation.
Effectivement, à l'entrée de l'exploitation
est concentré un complexe de services et d'habitations
comprenant un hôpital, une école, avec son supermarché,
son aérodrome et plus de 700 maisons. Ainsi, la fazendas,
a elle seule, représente un véritable pôle
économique. On y trouve les services de base ; pour
les "travailleurs-résidants", elle assure
le rôle de "microville" ; ils y vivent en
totale autarcie, ou en dépendance
Actuellement,
seulement 60.000 hectares sont occupés. On peut les
détailler de la façon suivante :
-
17.000 hectares sont réservés à la prairie
artificielle, ou brachiaria, dont 11.000 servent pour le bétail.
-
45.000 hectares environ sont mis en culture : 500 sont réservés
au riz, maïs, coton en alternance.
28.000
au soja.
13.800
à la semence de soja.
2.300
à la culture de canne à sucre.
12
au café.
La
destination des productions est envisagée avec la CARGILL,
direction le Parana. Actuellement, les productions sont orientées
plus vers le Nord, par la BR 364.
Les
cultures sont localisées sur le plateau et les pâturages
sur les versants de plateau.
En
général, le propriétaire organise deux
récoltes par ans et procèdent à un inventaire
des récoltes par photo aérienne et image satellite.
Alors que le cycle de culture était de quatre ans,
désormais, on procède à la remise en
culture tout de suite après récolte.
Aujourd'hui,
l'épuisement des sols au bout de douze années
d'exploitation, a fait le propriétaire s'orienter vers
une intensification de l'élevage. La fazendas est passée
de la suprématie du soja au développement et
à l'extension de l'élevage. L'orientation des
cultures dépend nettement des programmes gouvernamentaux
; l'investissement dans une production est tributaire des
avantages fiscaux délivrés par le gouvernement.
Ainsi,
la formation de pâturages permet un retour à
une végétation de cerrado, différent
du cerrado originel, certes, avec des espèces plus
basse. Mais après une politique de défrichement,
de mis en valeur et d'intensification du rendement des sols,
le libre cours à une végétation secondaire
se fait courante après le constat d'un certain épuisement
des sols. Malheureusement, l'appauvrissement du cerrado, plus
après culture qu'après élevage, est constaté
par le propriétaire.
De
plus, il nous précise qu'il procède même
à une reforestation en conifères de certaines
zones de l'exploitation.
Véritable
domaine quasi autonome abritant son espace résidentiel,
de services et sa périphérie agricole, la fazenda
Itamaraty do Norte est construite sur le modèle américain.
Actuellement, elle ne fonctionne plus correctement car l'Etat
n'a pas remboursé l'investissement du propriétaire
sur ses fabriques construites. Il se trouve aujourd'hui largement
endetté par rapport au prix de revient de son exploitation
; elle n'est désormais plus rentable
laisser
en friche 110.000 hectares, c'est aussi laisser pour compte
nombre d'agriculteurs salariés pour qui cette source
de revenu (200 reais voire 300 pendant les récoltes
par mois) est le seul moyen de survivre
sans évoquer
les familles de posseiros et d'indiens qui devaient exploiter
librement un morceau de terre avant l'installation et la "réquisition"
de la terre par le nouveau propriétaire.
De
plus, le gouvernement a décidé, désormais,
de lois environnementales, tenant les exploitants de laisser
la végétation naturelle sur un périmètre
d'hectares bien défini en bordure de rio. Car au delà
de la mise en valeur de ces nouvelles terres, de ces espace
défrichés, exploités et surexploités,
les problèmes environnementaux sont présents.
Pollution des eaux et érosion des sols sont aujourd'hui
les conséquences écologiques de l'exploitation
extensive et intensive des terres nouvelles.
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