Mercredi 14 juillet 1999.
Foz do Iguaçú (Paraná).

Nous partons aujourd'hui à la rencontre d'un monstre technologique :  le Barrage d'Itaipu. C'est l'un des barrages les plus grands au Monde  : même si ces chiffres ne sont pas très évocateurs, ce barrage fait 156 mètres de haut ( presque la moitié de la Tour Eiffel), 150 mètres de large et plus d'un kilomètre de long.

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Il s'agit ici du déversoir du barrage.

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Ce barrage a nécessité la construction de 8 km de digues et a engendré l'apparition d'un lac de retenue immense (1 400 km2 et 30 milliards de m3) qui a englouti les chutes de Sete Quedas,chutes comparables à celles d'Iguaçu en terme de taille de débit mais surtout de beauté
Ce complexe hydroélectrique est l'un des 130 situés sur le Bassin versant du Rio Parana. Il permet, à lui seul, l'approvisionnement en électricité de l'ensemble du Paraguay, (quand même 4,5 millions d'habitants) et de quelques États brésiliens .
Le barrage est exploité par Itaipu Binacional dont les fonds sont répartis entre le Paraguay et le Brésil, le Sud du Brésil et le Mato Grosso do Sul. Ce complexe peut potentiellement produire 75 milliards de KW/h soit trois fois plus que le Barrage d'Assouan. Pour le moment, cette potentialité n'est exploitée qu'à hauteur de 20%.
Les répercussions sur l'environnement ne sont pas encore bien connues (études en cours sur les effets du barrage sur les différentes espèces de poissons), l'entreprise a mis en place une zone de reboisement, mais il reste toutefois difficile de savoir si ces actions tiennent du seul soucis de préservation de l'environnement ou seulement d'un acte de communication (de la com à la Rhône Poulenc), mais bon en attendant, c'est mieux que rien
Nous quittons ces lieux, en réfléchissant sur la démesure de la chose et sur les conséquences écologiques mais aussi humaines (20 000 personnes déplacées), vers Foz do Iguaçu. Sur place, nous recevons nos billets du match opposant le Mexique au Brésil comptant pour les demi finale de la Copa America qui se déroule au Paraguay.
Nous retournons donc à Ciudad del Este, décorée aux couleurs de la seleção, juste deux ou trois drapeaux mexicains . Arrivé au stade, l'ambiance n'est pas vraiment survoltée : les tribunes sont peu garnies (le billet de base coûte 40 réais soit environ 140 francs et représente une somme importante pour un brésilien). De nôtre côté, c'est l'hécatombe : une petite dizaine de nos acolytes testent les "joies" de l'indigestion, du " tout blanc, puis vers, puis jaune puis gris..;-))", des crises de nerfs, etc...On voit que la fatigue commence à vraiment se faire sentir.
Fin du match, le Brésil a gagné 2-O grâce à un but de Rivaldo et un autre d'Amoroso, et notre groupe est passé de 25 personnes à 15 et encore j'suis plus trop sûr du compte..).
Pour les survivants, un autre match commence, mais beaucoup moins ludique : celui de faire sortir nos potes de l'infirmerie, ils sont tous "réparés" et prêts à repartir mais les infirmiers locaux ne l'entendent pas de la même façon, ils veulent les envoyer à l'hosto. On essaye de les voir pour leur dire de venir avec nous en bus, mais un cordon de militaires, tous plus cons les uns que les autres nous en empêche. Ça c'est un truc à vivre , je vousla conseil et après nos petites pervenches et ba on presqu'envie de leur faire la bise quand elles nous collent un prune.
C'est le chantier et tous le monde commence à s'énerver quand arrive notre sauveur : une journaliste qui, étant accéditée, peut accéder à nos acolytes et les prévenir que nous les attendons. Au bout de quelques minutes d'attente, c'est la libération et les infimiers font venir une ambulance pour rapatrier vers Foz do Iguaçu tout ce beau monde, même qu'ils étaient dans le cordon de sécurité du car de la seleção..

Les survivant sont tranquillement rentrés à pied vers le bus qui se trouvait du côté brésilien, puis nous sommes sortis boire un coup pour oublier ce déluge d'émotions.